Ce matin en me connectant à mon ordi, j'ai tapé « Pourquoi » à la place de mon mot de passe habituel. Mon inconscient serait-il en train de m'envoyer un message ?
Je ne vous ai jamais parlé de mon inconscient ? Non ? Sans déc... Bon OK, je vous en parle, mais alors rapide, hein (parce qu'on s'en fout en fait :). Alors mon inconscient est né en même temps que moi. Une sorte de jumeau interne. Pas comme le
jumeau interne du mollet, le muscle qu'on se claque à l'échauffement. Non non, un jumeau intérieur en fait. Un double.
Sans vouloir me défausser, mon inconscient est responsable d'environ la moitié des conneries que je fais. Et pour être honnête il est aussi responsable d'environ 50% des conneries que j'évite. Globalement je l'aime bien mon inconscient. Il est intelligent mais d'une manière différente de moi. Lui il est plus branché
intelligence émotionnelle papillons, couchés de soleils, ce genre de conneries, tout ça tout ça.
Mon inconscient je l'aime bien, mais...
Mais il se fout de ma gueule : souvent il comprend des trucs avant moi mais il ne me le dit pas ! Alors vous pourriez m'objecter que c'est peut-être moi qui n'écoute pas assez. OK. Mais lui non plus il ne m'écoute pas tellement. L'idée, ce serait pas qu'il y en ai un qui commande à l'autre, ça serait vite stérile. Non, l'idée ce serait que lui et moi on s'écoute juste un petit peu mieux... Jusqu'à maintenant notre système de communication était assez rudimentaire. Exemples choisis :
- Supposons que j'aille mal (simple supposition hein) et que je ne veuille surtout pas me l'avouer. Et bien aussitôt mon inconscient m'aide gentiment à me blesser physiquement : entorse, main cassée, côte fêlée, bosse, etc. Comme ça je dis « Aïe », « Ouille », « Sa race la poutre », etc. Je verbalise ma douleur et du coup je comprends que j'ai mal. Merci l'inconscient, quelle subtilité !
- Supposons que j'aie vraiment besoin de réfléchir à quelque chose. Et bien il n'hésite pas à me réveiller à 5 heures du matin pour que j'y réfléchisse. Il s'en fout si je me suis couché à 3 heures du mat. Lui il veut que je réfléchisse, point barre. Thanks a lot !
- Mon inconscient me souffle aussi pas mal de gros mots que j'insère dans ma conversation. Au début ça peut donner un style, mais il y a un vague risque de tourner vulgaire. Le truc c'est de « fleurir » un peu tout ça en y ajoutant une note d'humour, un côté décalé, « grapheek » pour que ça ne reste pas que des simples gros mots ou expressions argoteeks. Par exemple si un gars m'agresse, je ne lui dis pas « Va te faire foutre ! » trop vulgaire. Par contre je peux lui dire, grâce à mon inconscient , « Va lécher le cul des chiens jusqu'à ce que ça saigne ! ». Quoi ? C'est encore plus vulgaire ? Ah ben d'accord, désolé, au temps pour moi. Merci encore cher inconscient, maintenant je passe pour un grossier.
D'accord mais comment on s'en sort alors ?
Depuis quelques temps, mon inconscient et moi, nous mettons en place une nouvelle sorte de messagerie. Des nouvelles sortes de messageries, devrais-je dire. À terme elles devraient s'avérer plus efficaces et moins destructrices. J'espère. Exemples choisi :
- Comme j'indiquais en début d'article, ce matin en me logeant sur mon PC je n'ai pas tapé mon mot de passe habituel. Non. À la place j'ai tapé « pourquoi ». P.O.U.R.Q.U.O.I, lettre pour lettre. Ça a eu deux effets, l'un négatif, l'autre positif. L'effet négatif c'est que j'ai raté mon login. La vérité j'ai failli en pleurer. Il a même fallu, humiliation suprême, que je retape mon mot de passe. Super traumatique, mais je devrais m'en remettre. Effet positif : mon inconscient me fourni un joli sujet de réflexion pour les prochaines heures. Bien sûr, je pourrais très bien lui envoyer un message du genre « pourquoi QUOI, gros malin ? ». Mais j'hésite parce que je n'ai pas trop envie qu'il me re-blesse, et aussi parce qu'en fait je sais grosso merdo à QUOI il aimerait bien que je réfléchisse. C'est qu'il me connait bien l'animal.
- Autre outil de messagerie douce avec mon inconscient : un banc dans un parc. Le mieux c'est de s’asseoir dessus, ou même de s'y allonger. Mais on peut aussi s'en servir pour faire des pompes inclinées :) Alors quand on est couché, les yeux vers le ciel, en respirant doucement, la plupart des gens appellent ça de la méditation. Il vous diront que c'est super connu depuis des millénaires chez les bouddhistes. D'autres vous diront que c'est de l'auto-hypnose Ericksonienne connue depuis un siècle. Pourquoi pas, on met les mots qu'on veut. Moi j'appelle ça « rêvasser sur un banc comme une grosse feignasse » et je fais ça depuis trois mois seulement. Avant aussi je rêvassais comme une grosse feignasse. Mais pas sur un banc.
- Autre outil encore : conduire pendant des heures et des heures, tout seul dans la voiture. Pour moi ça connecte bien le conscient et l'inconscient. J'ai essayé avec du sans-plomb 95 et du sans-plomb 98 ; et il semblerait que l'indice d'octane n'ait aucune d'influence sur la qualité de la relation conscient-inconscient pendant la conduite du véhicule. Bien sûr c'est une observation isolée, pour savoir vraiment il faudrait faire un étude à grande échelle avec des centaines de conducteurs. Avec aussi des routiers pour évaluer l'effet du diesel.Autre outil toujours : écouter du métal \m/. Mais ça mérite un billet à part, j'y reviendrai (ou pas).
- Autre outil très puissant : aller au-devant de quelqu'un. Alors ça c'est le mieux ! En quelques secondes ça met en présence deux conscients et deux inconscients. Et parfois même toute ce petit monde communique. Vous pouvez choisir qui vous voulez : quelqu'un que vous connaissez bien (que vous croyez bien connaitre en fait), quelqu'un que vous ne connaissez pas (que vous croyez ne pas connaitre en fait), quelqu'un qui vous connais bien (fait chier les remarques entre parenthèses), quelqu'un de distant ou de proche, au propre comme au figuré. Le truc éventuellement c'est d'éviter les personnes toxeeks. Je veux dire ceux qui sont manifestement en guerre ouverte avec leur propre inconscient. Par exemple, si un type se pointe vers vous la nuit avec les yeux brillants, de grandes dents, en murmurant « du sang, du sang, du sang », évitez d'entrer trop en relation. Restez poli mais ferme. Préparez une réponse simple mais intraitable du style : « non, je ne suis pas intéressé par votre proposition de dialogue ». « Et arrêtez de mordre ma jugulaire s'il vous plait, je ne changerais pas d'avis. »
- Dernier truc : partager des pensées sur un blog, d'où le titre de cet article « Metallurgeek est un inconscient » (qui à dit un « nain conscient » ?). Ça c'est une belle expérience : au début je l'ai fait surtout pour moi, mais très vite j'ai fais ça pour vous aussi. Oui vous, vous deux là, qui êtes les seuls au monde à avoir lu cet article jusqu'ici. Si vous êtes encore là c'est qu'il y a surement quelque chose d'intéressant voire d'utile pour vous dans ce texte. Pour vous... ou pour votre inconscient.
Bref, le dialogue avec l'inconscient ça s'outille. Là je vais bientôt essayer deux nouveaux outils : 1) le lever de soleil tout nu sur la plage, 2) la bouteille de « Clos de Vougeot grand cru » bue tranquillement dans un petit coin de nature éventuellement en mangeant du camembert. Perso je déconseille les herbes qui rendent nigaud, ça brouille l'écoute.
Allez bisous à tous bandes d'inconscients.