Dans alcool, il y a cool ?

Eh oui. Dans alcool il y a cool. Mais en français seulement. Parce qu'en anglais c'est alcohol. Avec un "h" comme "Lisa Hoberman"

Du coup, voici une version corrigée du fond d'écran militant (oh combien !) que j'avais posté il y a quelques temps. Et pour me faire pardonner, j'en mets un ou deux autres.

 

Nos régions ont du talent (ou pas)

Agence InovFirst. Lundi.
Martin, c'est l’étoile montante l’agence. Créatif et dynameek, il ouvre la réunion : « Chers collègues, aujourd’hui nous créons le nouveau logo du conseil régional de XXX. La séance porte sur le choix des couleurs. Je veux un assortiment simple et populaire qui identifie sans ambigüité la région XXX. » La séance dure toute la matinée. De tâtonnements en tâtonnements on essaye divers assortiments harmonieux. On souligne le dynamisme bien connu de la région XXX, mais aussi son passé glorieux. Blasons, personnages clé, industries… tout y passe sans que rien d’évident ne se dessine. C’est alors que Martin, encore lui, se lève et tape violemment sur la table : « Faisons simple ! Deux couleurs suffiront. » En quelques phrase efficaces, il rappelle à quel point la région XXX est ancrée dans ses racines agricoles : le fond sera donc vert comme l’herbe de ses pâturages. Puis il reformule les arguments sur le dynamisme et fait le lien avec le fleuve impétueux qui traverse la région et la fertilise : le logo sera barré de bleu. Ah ! la belle évidence. Quel créatif ce Martin ! En deux couleurs de base il capte l’essence même la région XXX. Il en résultera ce logo si simple, si identifiable, que le conseil général approuvera à une écrasante majorité.
Agence CreateBest. Jeudi.
Malgré sa jeunesse, Amy pilote le brainstorm avec un grand professionnalisme. Il est vrai que la team à trouvé ses meilleurs logos depuis qu’elle  a intégré l’agence. Le cas d’aujourd’hui est touchy : la région YYY souhaite changer radicalement son image et renouveler son logo old-school. Mais pas question de transiger sur l’identité. Les key-concepts sont très clairs : une région c’est un terroir. Une région c’est aussi un environnement et celui d’YYY est maritime. Amy met chacun en confiance et les idées jaillissent : un terroir… la mer… un terroir ancré dans son environnement… oui, c’est ça ! Le green de la nature au contact du bleu de la mer. Le logo sera bleu à gauche, vert à droite. Quelle véracité ! Quelle authenticité ! C’est ça la french-touch.
Agence InventOne. Vendredi.
Le groupe a bien bossé. Certes il faudra encore voir les détails du nouveau logo, mais l’essentiel y est. Franchement c’était facile : la région ZZZ est si boisée que le vert s’est imposé d’emblé. Et puis le lac, si prisé des visiteurs, était une figure imposée. Alors : bleu au centre, vert autour. Tout naturellement.
Agence UniqNew. Mardi.
La séance fut houleuse entre les partisans du vert sur fond bleu et les tenants du bleu sur fond vert. Finalement, on a opté pour un compromis génial : les rayures.
Etc.

Mêmes causes mêmes effets
Eh oui. Même en créativité les mêmes causes produisent les mêmes effets. Surtout en créativité… Dans toute notre région, la nature est primordiale. Dans toutes nos régions, l’eau c’est la vie, la dynameek, le changement. Alors tous les logos sont bleu et vert. Vous en doutez ?
Mauvaise langue
J’avoue. Je suis un peu mauvaise langue. Certaines agences, les plus audacieuses, oseront mettre une troisième couleur. Quel anticonformisme ! Quel goût du risque ! Dans ce cas, le brainstorm débouchera invariablement sur le constat suivant : le vert et le bleu c’est bien mais peut-être un peu froid. Heureusement, dans notre région il y a un brin de soleil. Une touche de jaune, voilà ce qu’il faut pour réchauffer l’ensemble et affirmer notre unicité.

Il faut sortir du cadre !

Ah, la jolie vérité qu’on nous assène régulièrement. Il faut sortir du cadre. Avec le "Il faut" comme une impérieuse nécessité. On s’attendrait presque au "sinon" à la fin. Sinon quoi ? Sinon pas de solution, sinon pas d’innovation, sinon pas de créativité… Et d’entendre ça partout : il faut sortir du cadre ; en brainstorm, aux ressources humaines et même pendant les formations destinées aux... cadres.

L’évidence

Penchons-nous sur cette belle évidence et sur ce qu’elle cache (ou pas). Sortir du cadre. Le "cadre", pour commencer, n’a pas l’air très bien défini. C’est juste quelque chose dont il faut sortir. À la réflexion "sortir" n’est pas clair non plus : que fait on une fois sorti ? On reste dehors ? Ou alors on redevient quelqu’un de bien rangé, le genre qui cadre avec ce qu’on attend de lui. Bon, le sens général le plus plausible c'est surement quelque chose comme : "il faut se libérer des contraintes implicites nous empêchant de réfléchir autrement". Allez, admettons.

L’exemple canoneek

Pour bien nous expleeker ça, on nous sert toujours le même exemple. Quand je dis toujours c’est toujours. Personnellement, j’y ai déjà eu droit trois fois pendant des formations (dans l'ordre : pédagogie, créativité, management). L'exemple donc c'est cette énigme consistant à relier neufs points avec quatre traits seulement et sans lever le crayon. Si vous ne connaissez pas, prenez le temps de chercher un peu : ça fait plaisir quand on trouve :)

Deux trucs me gênent avec cet exemple. D’abord, je l’ai déjà indiqué, il est utilisé à l’exclusion de tout autre. Pour vous en convaincre observez donc ce que donne cette requête sur Google image. Un seul exemple c'est trop peu. Ne dit-on pas qu'il faut deux exemples pour généraliser ?

Le second truc me gêne d’avantage : c’est toujours la même solution qui est proposée.
Il s'agit, justement, de la solution où les traits doivent déborder du carré implicitement défini par les neufs points. Certes ça augmente la valeur pédagogeek de l’exemple mais c’est aussi profondément angoissant : il n’y aurait qu’une seule manière de sortir du cadre, et ce serait toujours la même… Mais alors, tout ça déboucherai juste sur un autre cadre ? Et très étroit à ce qu’il semble. Angoissant.


Vite vite, d’autres solutions

Du coup je me suis mis à chercher d’autres solutions au problème des neufs points, ou à prouver leur inexistence. Disons-le tout de suite, à part les quatre variations sur la direction du trait initial, je n’ai pas trouvé d’autres solutions strictement géométreeks. Je n’ai pas non plus la preuve formelle de la non-existence d’autres solutions purement géométreeks, malgré quelques tentatives...

Par contre, en jouant légèrement sur l’interprétation de l’énoncé, on trouve quelques idées sans trop trivialiser le problème. Par exemple, si les points sont en fait de petits disques de diamètre non nul, alors il existe une solution en trois traits. En fait, en considérant que des parallèles se coupent à l’infini, la solution à trois traits existe même pour des points sans dimension. Aller jusqu’à l’infini pour trouver une solution, là ça commence vraiment à sortir du cadre. 

Dans le même esprit, on peut mettre la feuille en cylindre et faire un seul trait incliné selon l’épaisseur des points. Là je ne fais pas de figure, mais essayez sur le carton du PQ, ça marche nickel. Une autre approche joue sur l’épaisseur du trait : si le trait est suffisamment épais, genre un bon gros coup de rouleau à peinture, alors un seul trait suffit pour recouvrir d’un coup les neufs points. J’aime beaucoup le côté bourrin de cette solution :)

On peut aussi imaginer des solutions avec pliage du papier : on plie soigneusement en accordéon de manière à ce que chaque rangée de trois points se retrouve sur une pliure. On fait coïncider les trois pliures les unes au dessus des autres. Là on met un coup de feutre sur la tranche, un seul, et on déplie.

Enfin je ne résiste pas à la solution Shadock ci-contre  (ou Dali ou Kandinsky), qui trivialise le problème – certes – mais est scandaleusement conforme à l’énoncé. Pour réparer l’énoncé il faudrait déjà dire « quatre segments » au lieu de « quatre traits ».

D’autres exemples

En cherchant un peu, il y a plein d’autres exemples pour illustrer "sortir du cadre". Pour chacun d’eux, je trouve intéressant de voir s’il y a plus d’une solution… Pas toujours facile. Je donnerais quelques solutions dans un prochain post (ou pas).

L'énigme des parts de gâteau : comment couper un gâteau en huit parts avec seulement trois coup de couteau (bien droits) ? Pour l’instant, je connais trois solutions que je détaille dans un autre article.

La pelle à tarte : illustrée juste à gauche. Il faut sortir la miette de la pelle en déplacement seulement deux segments. Je ne connais qu’une solution. Mais je ne suis pas très fort en pelle à tarte.

Les triangles : faire exactement quatre triangles avec six allumettes. Je ne connais qu'une solution :(

Les triangles (bis) : faire plus que quatre triangles avec six allumettes. Je connais plus d’une solution, mais je ne les dis pas ici parce qu'il parait qu'un article trop long c'est chiant.

    Ben alors?

    Ben alors, n’est pas hors du cadre qui croit. La prochaine fois qu’on vous assène l’exemple des neufs point, c'est-à-dire lors de votre prochaine formation, posez la question l’air de rien : « c’est la seule solution ? ». Ça mettra peut-être un peu de réflexion dans le cerveau d’en face. Ou pas. Par contre, n’essayez pas d’expleeker à votre formateur la solution en trois traits séquents à l’infini : ça va l’envoyer dans le mur. Évitez aussi de lui parler du carton du PQ…

    Finalement, il faut sortir du cadre ou pas alors ?

    Je ne peux pas encadrer les phrases qui commencent par il faut. Surtout en formation. Le cadre, on en sort si on veut, quand on veut, comme on veut et parce qu'on veut. Et surtout pas parce qu'il faut.

    (update Mai 2014) Même un cadre à vélo j'ai du mal a rester dessus...

    Oh, une dernière chose : je vous ai fait un petit fond d'écran avec les figures.

    One hundred percent French!

    À force, ça devait arriver !
    Imaginez la scène: une bonne vingtaine de chercheurs, en séminaire. Comme de juste, tout ce petit monde parle anglais: pendant les présentations, les pauses, les repas. So far so good. Ouais, seulement il n'y a pas un seul anglais ou américain dans la salle. Et les rares étrangers présent parlent très correctement français.

    Y'sont forts quand même
    On sait que l'anglais est la langue scientifeek pour les échanges internationaux. Maintenant c'est aussi la langue scientifeek pour les échanges locaux. Qu'on ne vienne pas me dire alors qu'il n'y a pas un *léger* avantage pour les anglo-saxons à publier dans leur langue natale.

    On y est presque
    L'étape suivante c'est de penser directement en anglais. Que de temps gagné ! Et puis à force ça compensera la légère différence de niveau d'anglais. Perfect my dear.

    Mais au fait...
    ...c'est pas Georges Orwell qui avait longuement disserté sur le contrôle de la pensée par le langage ? D'ailleurs il était de quelle nationalité Orwell ? Anglais ? Et merde... y'sont vraiment forts !

    La tête entre les deux oreilles

    Voilà ce que ça fait de causer museek autour d'une bière avec un pote ;)
    Allez, je copie-colle tout ça, du plus cool au plus velu.
    == Richard Thompson ==
    * (Bag)dad's Gonna Kill Me: http://www.youtube.com/watch?v=UyV8gV7HYp4
    == Seether ==
    * Fine again: http://www.youtube.com/watch?v=ET3-t1jFmo0
    * Your bore: http://www.youtube.com/watch?v=TADzyF60Cqw
    == Eluveitie ==
    * Brictom: http://www.youtube.com/watch?v=EplEsr5IVj0
    * Omnos: http://www.youtube.com/watch?v=msRy4vcSX4k
    * Thousandfold: http://www.youtube.com/watch?v=kb8WGig0MLU
    == Punish Yourself ==
    * Station in space: http://www.youtube.com/watch?v=uU7ZIzEklzc
    == ETHS ==
    * Crucifère: http://www.youtube.com/watch?v=S97oUM_fjs8
    * Tératologie: http://www.youtube.com/watch?v=r7dM7okmeZc

    Quand j'aurais le temps je mettrais les liens bien comme il faut. Ou pas.

    \m/

    Punish Candice

    Un petit coup de mou en ce 11 septembre ? Envie de toucher le fond pour rebondir ? Ou pas.
    Alors jetez une oreille là-dessus : le morceau que Punish Yourself avait fait avec Candice de ETHS.

    On peut trouver aussi le live aux Eurockéennes 2007 (ne loupez pas le pur flash à 42 secondes. Oui, 42).
    Et même un bout d'interview qui parle du morceau à 3:35.

    "You're wearing dead white skin
    No face just dead white skin
    dead lips, so dead-white clean
    please, stop it, stop it, sister morphine"

    Tenir Grave !

    "Tenir Grave" : c'est exactement ce que je fais. En rot13, ça donne : "Grave Tenir". Ça revient au même. Exactement.

    La blague pourrie du jour

    J'ai un pote il a fait sciences-peau.
    Maintenant il est dermato.


    Mouaif, un suppo et dodo...